[3107] Italica, que Scipion fonda pour les vétérans infirmes de l’Italie. On en voit encore les ruines à une lieue de la ville, mais sur la rive opposée de la rivière. Voyez l’Hispania illustrata de Nonius, ouvrage utile, quoique court (c. 17 p. 64- 67).

[3108] Je suis de l’avis de Tillemont, qui (Hist. des Emp., t. V, p. 726) regarde comme suspecte l’origine royale qui fut un secret jusqu’au moment où Théodose monta sur le trône ; et, même après cet événement, le silence de Pacatus l’emporte sur le témoignage vénal de Themistius, Victor et Claudien, qui allient la famille de Théodose à celles de Trajan et d’Adrien.

[3109] Pacatus compare, et par conséquent préfère les instructions que reçut la jeunesse de Théodose, à l’éducation militaire d’Alexandre, d’Annibal et du second Africain, qui avaient servi comme lui sous leurs pères (XII, 8).

[3110] Ammien (XXIX, 6) raconte cette victoire : Theodosius junior, dux Mœsiœ, prima etiam tum lanugine juvenis, princeps postea perfectissimus. Themistius et Zozime attestent le fait, mais Théodoret (l. V, c. 5), qui y ajoute quelques circonstances intéressantes, le place, par une singulière méprise, dans le temps de l’interrègne.

[3111] Pacatus (in Panegyr. vet., XII, 9) préfère la vie rustique de Théodose à celle de Cincinnatus. L’une était l’effet de l’inclination, et l’autre de la pauvreté.

[3112] M. d’Anville (Géogr. anc., t. I, p. 25) a fixé la position de Caucha ou Coca, dans la province de la Vieille Galice, où Zozime et Idatius ont placé la naissance ou le patrimoine de Théodose.

[3113] Écoutons Ammien lui-même : Haec ut miles quondam et Graecus, a principatu Caesaris Neruae exorsus ad usque Valentis interitum pro virium explicavi mensura: opus veritatem professum numquam, ut arbitror, sciens silentio ausus corrumpere vel mendacio. Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. Quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad majores moneo stilos. Ammien, XXXI, 16. Les treize premiers livres, qui contenaient une vue abrégée de deux cent cinquante-sept ans, sont perdus ; il ne reste que les dix-huit derniers, qui comprennent le court espace de vingt-cinq années ; et offrent l’histoire complète et authentique du temps où vivait l’auteur.

[3114] Ammien fut le dernier sujet de Rome qui composa une histoire profane en langue latine. L’Orient produisit dans le siècle suivant quelques historiens déclamateurs ; Zozime, Olympiodore, Malchus, Candidus, etc. Voyez Vossius, de Hist. grec., l. II, c. 18, etc. ; de Hist. latin., l. II, c. 10, etc.

[3115] Saint Chrysostome, t. I, p. 344, éd. Montfaucon. J’ai examiné et vérifié ce passage ; mais, sans le secours de Tillemont, je n’aurais jamais découvert une anecdote historique dans le bizarre amas d’exhortations morales et mystiques adressées à une jeune veuve par le prédicateur d’Antioche.

[3116] Eunape, in Excerpt. legat., p. 21.

[3117] Voyez la Chronologie des Lois, par Godefroy ; Codex Theod., t. I ; Prolegomen., p. 99-104.

[3118] La plupart des écrivains insistent sur la maladie et le long séjour de Théodose à Thessalonique : Zozime, pour diminuer sa gloire ; Jornandès, pour favoriser les Goths, et les ecclésiastiques pour introduire son baptême.

[3119] Comparez, Themistius (Orat. XIV, p. 181) avec Zozime (l. IV, p. 232), Jornandès (c. XXVII, p. 649) et le prolixe Comment. de M. du Buat (Hist. des Peuples, etc., t. VI, p. 477-552). Les Chroniques d’Idatius et de Marcellin font allusion, en termes généraux, à magna certamina, magna multaque prælia. Ces deux épithètes ne se concilient pas aisément.

[3120] Zosime (l. IV, p. 232) le traité de Scythe. Les Grecs plus modernes semblent avoir donné ce nom aux Goths.

[3121] Le lecteur ne sera pas fâché de trouver les expressions de Jornandès ou de l’auteur qu’il a copié. Regiam urbem ingressus est ; miransque : En, inquit, cerno quod sœpe incredulus audiebam, famam videlicet tantœ urbis. Et huc illuc oculos volvens, none situm urbis commeatumque navium, nunc mœnia clara prospectans, miratur ; populosque diversarum gentiurn, quasi fonte in uno è diversis partibus scaturiente unda, sic quoque militera ordinatum aspiciens : Deus, inquit, est, sine dubio, terrenus imperator, et quisquis adversus cum manum moverit, ipse sui sanguinis reus existit. Jornandès (c. 23, p. 650) continue à raconter sa mort et les cérémonies de ses funérailles.

[3122] Jornandès, c. 28, p. 650. Zozime lui-même (l. IV, p. 246) est forcé d’applaudir à la générosité de Théodose, si honorable pour le prince et si avantageuse pour les sujets.

[3123] Les passages courts, mais authentiques, des Fasti d’Idatius (Chron. Scaliger, p. 52) sont défigurés par l’esprit de parti. Le quatorzième discours de Themistius est un discours de félicitation sur la paix, et un compliment adressé au consul Saturninus (A. D. 383).

[3124] Εθνος το Σκυθικον πασιν αγνωστον. Zosime, l. IV, p. 252.

[3125] La raison et l’exemple m’autorisent à appliquer ce nom indien aux μονοξυλα des Barbares, des bateaux creusés dans un seul arbre, πληθει μονξυλων εμβιβασαντες. Zozime, l. IV, p. 253.

Ausi Danubium quondam tranare Gruthungi,

In lintres fregere nemus : ter mille ruebant

Per fluvium plenœ cuneis immanibus alni.

CLAUD., in IV consul. Honor., 623.

[3126] Zosime, l. IV, p. 252, 255. Il montre souvent son peu de jugement en défigurant une histoire sérieuse par des circonstances frivoles et incroyables.

[3127] . . . . . Odothæi regis opima

Retulit . . . . . . . . . . Vers. 631.

Les opima étaient les dépouilles qu’un général ne pouvait acquérir qu’après avoir tiré de sa propre main le roi ou le général de l’ennemi, et les siècles brillants de Rome n’en offrent que trois exemples.

[3128] Voyez Themistius, Orat. XVI, p. 211. Claudien (dans Eutrope, l. II, 152) parle d’une colonie phrygienne

. . . . . Ostrogothis colitur mistisque Gruthungis

Phryx ager . . . . . . . . . . . . . . .

et nomme ensuite les rivières de Lydie, le Pactole et l’Hermus.

[3129] Comparez Jornandès (XX, 27) qui rend compte de l’état et du nombre des Goths, fœderati, avec Zozime (l. IV, p. 258) ; qui cite leurs colliers d’or, et Pacatus (in Panegrr. vet., XII, 37), qui applaudit avec une joie fausse ou insensée à leur bravoure et à leur discipline.

[3130] Amator pacis generisque Gothorum. Tel est le langage de l’historien des Goths (c. 29) : il représente sa nation comme douce, paisible, patiente à souffrir, et lente à se livrer à la colère. A en croire Tite-Live, les Romains n’ont conquis l’univers que pour se défendre.

[3131] Outre les invectives partiales de Zozime, toujours mécontent des princes chrétiens, voyez les représentations que Synèse adresse à l’empereur Arcadius (de Regno, p. 25, 26, édit. Petau). L’évêque de Cyrène était assez près pour bien juger, et assez loin pour ne point craindre de ne point flatter.

[3132] Themistius (Orat. XVI, p. 211, 212) compose une apologie sensée, mais qui n’est cependant pas exempte des puérilités ordinaires de l’éloquence grecque. Orphée ne put enchanter que les animaux sauvages de la Thrace ; mais Théodose enchantait les hommes et les femmes dans un pays où Orphée avait été mis en pièces, etc.

[3133] On priva Constantinople de la moitié d’une des distributions journalières de pain accordées au peuple, pour expier le nom d’un soldat goth. Κινουντες το Σκυθικου était le crime du peuple. Libanius, Orat. XII, p. 394, édit. Morel.

[3134] Zozime, l. IV, p. 267-271. Il raconte une histoire longue et ridicule de ce prince, qui courait, dit-il, le pays avec cinq ou six cavaliers pour toute suite, et d’un espion qu’il découvrit, fit fouetter et tuer dans la chaumière d’une vieille femme, etc., etc.

[3135] Comparez Eunape (in Excerpt. legat.., p ; 21, 22) avec Zozime (l. IV, p. 279). Malgré la différence des noms et des circonstances, on ne peut douter que ce ne soit la même histoire. Fravitta, ou Travitta fut depuis consul (A. D. 401), et continua à servir fidèlement le fils aîné de Théodose. Tillemont, Hist. des Emper., t. V, p. 467.

[3136] Les Goths ravagèrent tout, depuis le Danube jusqu’au Bosphore, exterminèrent Valens et son armée, et ne repassèrent le Danube que pour abandonner l’affreuse solitude qu’ils avaient faite. (Œuvres de Montesquieu, t. III, P. 479, Considérations sur les causes de la grandeur et de la décadence des Romains, c. 17.). Le président de Montesquieu semble ignorer que, depuis la défaite de Valens, les Goths ne sortirent plus du territoire de l’empire romain. Il y a à présent trente ans, dit Claudien (de Bell. getic., 166, etc., A. D. 404),

Ex quo jam patrios gens hœc oblita Triones,

Atque Istrum transvecta semel vestigia fixit

Threicio funesta solo..........

L’erreur est inexcusable, puisqu’elle déguise la cause immédiate et principale de la chute de l’empire des Romains dans l’Occident.

[3137] Valentinien était plus indifférent sur la religion de son fils, puisqu’il confia l’éducation de Gratien à Ausone, qui faisait publiquement profession du paganisme. (Mém. de l’Acad. des Inscript., tome XV, p. 125-138.) La réputation qu’Ausone obtint comme poète donne mauvaise idée du goût de son siècle.

[3138] Ausone fut successivement préfet du prétoire de l’Italie (A. D. 377), de la Gaule (A. D. 378), et obtint enfin le consulat 379). Il publia sa reconnaissance dans un morceau rempli d’une adulation basse et insipide (Actio gratiarum, p. 699-736), qui a survécu à des productions beaucoup plus estimables.

[3139] Disputare de principcali judicio non oportet. Sacrilegii enim instar este drebitare, an is dignus sit, quem imperator elegerit. (Codex Justin., l. IX, tit. 29, leg. 3.) Après la mort de Gratien, la faible cour de Milan rappela et promulgua de nouveau cette loi commode.

[3140] Saint Ambroise composa pour son instruction un Traité théologique sur la foi relative à la sainte Trinité ; et Tillemont (Hist. des Empereurs, t. V, p. 158-169) donne à l’archevêque tout le mérite des lois intolérantes de Gratien.

[3141] Qui divinœ legis sanctitatem, nesciendo omittunt, aut negligendo violant, et offendunt, sacrilegium committunt. (Cod. Justin., l. IX, tit. 29, leg. 1) Théodose peut, à la vérité, réclamer en partie le mérite de cette loi si claire.

[3142] Ammien (XXXI, 10) et Victor le jeune conviennent des vertus de Gratien, et lui reprochent seulement, ou plutôt déplorent des goûts qui l’abaissent. Le parallèle odieux de Commode est adouci par licet incruentus ; et peut-être Philostorgius (l. X, c. 16) et Godefroy (p. 412) avaient-ils mis quelque réserve pareille à la comparaison avec Néron.

[3143] Zozime (l. IV, p. 247) et Victor le jeune attribuent la révolution à la faveur qu’il accordait aux Alains et au ressentiment des troupes romaines. Dum exercitum ne liberet, et paucos ex Alanis, quos ingenti auro ad se transtulerat, anteferret veteri ac romano militi.

[3144] Britannia, fertilis provincia tyrannorum, est une expression remarquable, dont saint Jérôme se servit dans la controverse de Pélage, et que nos antiquaires ont expliquée, dans leurs disputes, fort différemment l’un de l’autre. Les révolutions du dernier siècle semblent justifier l’image du sublime Bossuet : Cette île plus orageuse que les mers qui l’environnent.

[3145] Zozime dit des soldats bretons : Των αλλων απαντων πλέον αυθαδεια και θυμω νικομενους.

[3146] Hélène, fille d’Eudda. On peut encore voir sa chapelle à Caer-Segont, aujourd’hui Caer-Narvon (Hist. d’Angleterre par Carte, vol. I, p. 168, d’après la Mona antiqua de Rowland.) Le lecteur judicieux n’aura peut-être pas grande confiance à cette autorité galloise.

[3147] Cambden (vol. I, Introd., p. cj) en fait un gouverneur de la Bretagne, et ses dociles successeurs ont suivi aveuglément légère de nos antiquités. Pacatus et Zozime ont fait quelques efforts pour détruire cette erreur ou cette fable, et je m’appuierai de leur autorité. Rebali habitu exulem suum ; illi exules orbis induerunt (in Panegyr. vet., XII, c. 3) ; et l’historien grec d’une manière encore moins équivoque : Αυτος (Maximus) δε ουδε εις αρχήν ευτιμον ετυχή προελθων. (l. IV, p. 248).

[3148] Sulpice Sévère, Dialogue 2, 7 ; Orose, l. VII, c. 34, p. 556. Ils conviennent l’un et l’autre (Sulpice avait été son sujet) de son mérite et de son innocence. Il est assez singulier que Maxime ait été traité moins favorablement par Zozime, l’ennemi juré de son rival.

[3149] L’archevêque Usher (Antiq. Brit. Ecclés., p. 104, 108) a rassemblé avec soin toutes les légendes de l’île et du continent. L’émigration totale consistait en trente mille soldats et cent mille plébéiens, qui s’établirent dans la Bretagne. Leurs épousés futures, sainte Ursule accompagnée de onze mille vierges nobles, et de soixante mille plébéiennes, prirent une fausse route et abordèrent à Cologne, où les Huns les massacrèrent impitoyablement. Mais les plébéiennes n’ont point participé aux honneurs du martyre ; et ce qu’il y a de plus sûr, c’est que Jean Trithème a eu la hardiesse de citer la postérité de ces vierges bretonnes.

[3150] Zozime (l. IV, p. 248, 249) a transporté la mort de Gratien de Lugdunum en Gaule ; à Singidunum en Mœsie. On peut tirer quelques faibles lumières des Chroniques, et découvrir plus d’un mensonge dans Sozomène (l. VII, c. 13) et dans Socrate (l. V, c. 2). L’autorité de saint Ambroise est la plus authentique (t. I, Enarrat. in Psalm., LXI, p. 961 ; t. II, épit. 24, p. 888, etc. ; et de Obitu Valentin. consolat., n° 28, p. 1182.).

[3151] Pacatus (XII, 28) fait l’éloge de sa fidélité, tandis que la Chronique de Prosper atteste sa perfidie, et l’accuse de lei perte de Gratien. Saint Ambroise, qui sentait le besoin de se disculper lui-même, se borne à blâmer la mort de Vallion, fidèle domestique de Gratien (t. II, épist. 24, p. 291, édit. Benedict.).

[3152] Il protesta nullum ex adversariis nisi in acie occubuisse (Sulpice Sévère, in Vit. B. Martin., c. 23). L’orateur de Théodose donne à la clémence de Maxime des louanges d’autant moins suspectes, quelles sont accordées à contrecœur. Si cui ille, pro cœteris sceleribus suis, nimus crudelis fuisse, videtur. Panegyr. vet., 12, 28.

[3153] Saint Ambroise cite les lois de Gratien : Quas non abrobavit hostis, t. II, epist. 17, p. 827.

[3154] Zozime, l. IV, p. 252. Nous pouvons rejeter ses odieux soupçons, mais non pas le traité de paix que les amis de Théodose ont tout à fait oublié, ou sur lequel ils passent du moins fort légèrement.

[3155] Leur oracle, l’archevêque de Milan, assigne à Gratien, son pupille, une place distinguée dans le paradis (t. II, de Obit. Val. consol., p. 1193 ).

[3156] Pour le baptême de Théodose, voyez Sozomène (l. VII, c. 4), Socrate (l. V, c. 6), et Tillemont (Hist. des Emper., t. V, p. 728).

[3157] Saint Ambroise honora Ascolius ou Acholius de ses louanges et de son amitié ; il le nomme murus fidei atque sanctitatis (t. II, epist. 15, p. 820), et fait ensuite un grand éloge de la rapidité avec laquelle il courut à Constantinople, en Italie, etc. (epist. 16, p. 822). Cette rapidité ne convient ni à un mur ni à un évêque.

[3158] Cod. Theod., l. XVI, tit. I, leg. 2 ; et les Commentaires de Godefroy, t. IV, p. 5-9. Cet édit a mérité les louanges de Baronius. Auream sanctionem, edictum pium et salutare. Sic itur ad astra.

[3159] Sozomène, l. VII, c. 6 ; Théodoret, l. V, c. 16. Tillemont (Mém. ecclés., t. VI, p. 627, 628) est scandalisé des termes d’évêque campagnard, cité obscure. Je réclame la liberté de croire qu’Iconium et Amphilochius n’étaient pas dans l’empire romain des objets d’une grande importance.

[3160] Sozomène, l. VII, c. 5 ; Socrate, Marcellin, in Chron. L’’histoire des quarante années doit dater de l’élection ou de l’intrusion d’Eusèbe, qui troqua fort adroitement l’évêché de Nicomédie contre la chaire archiépiscopale de Constantinople.

[3161] Voyez les Remarques de Jortin sur l’histoire ecclésiastique, vol. IV, p. 71. Le trente-troisième discours de saint Grégoire de Nazianze contient, à la vérité, des idées semblables ou même encore plus ridicules ; mais je n’ai jamais pu découvrir les expressions de ce passage remarquable, que j’admets sur le témoignage d’un érudit exact et sans préjugés.

[3162] Voyez le trente-deuxième discours de saint Grégoire de Nazianze, et l’histoire de sa propre vie, qu’il composa envers ïambiques, au nombre de dix-huit cents, mais on peut dire que tout médecin est disposé à exagérer la maladie qu’il a guérie.

[3163] J’ai trouvé de très grands secours dans les deux : Vies de saint Grégoire de Nazianze, composées dans des vues bien différentes l’une de l’autre, par Tillemont (Mém. ecclés., t. IX, p. 305-560 ; 692-731) et par Le Clerc (Bibl. univers., t. XVIII, p. 1-128).

[3164] À moins que saint Grégoire de Nazianze ne se soit trompé lui-même de trente ans sur son âge, il doit être né, ainsi que son ami saint Basile, vers l’année 329. On a adopté la chronologie absurde de Suidas, pour dissimuler le scandale qu’avait donné le père de saint Grégoire, qui, quoique saint lui-même, n’en a pas moins fait des enfants depuis son élévation au pontificat. Tillemont, Mémoires ecclés., t. IX, p. 693-697.

[3165] On trouve dans le poème de saint Grégoire, sur sa propre vie, quelques vers d’une grande beauté, qui semblent partir du cœur, et expriment fortement la douleur de l’amitié trahie. On peut leur comparer la plainte qu’Hélénia adresse à Hermia, son amie, dans le Midsummer-night’s Dream (le Songe d’une nuit d’été).

Shakespeare n’avait point lu les poèmes de saint Grégoire. Il ne savait point le grec ; mais sa langue maternelle, celle de la nature, est la même en Angleterre et en Cappadoce.

[3166] Cette peinture si peu séduisante de Sasima nous a été tracée par saint Grégoire de Nazianze (t. II, de Vita sua, p. 718). On trouve dans l’Itinéraire d’Antonin (p. 144, éd. Wesseling.) la position exacte de cette ville, à quarante-neuf milles d’Archelais, et à trente-deux de Tyane.

[3167] Saint Grégoire a immortalisé le nom de Nazianze. Cependant Pline (VI, 3), Ptolémée et Hiéroclès (Itinerar., Wesseliing, p. 709) citent la ville natale de saint Grégoire sous le nom grec ou romain de Diocœsarea. (Tillemont, Mém. ecclés., tome IX, p. 692). Il paraît qu’elle était située sur les frontières de l’Isaurie.

[3168] Voyez Ducange, Constant. christiana, l. IV, p. 141-142. Le θεια δυνμις de Sozomène, (l. VII, c. 5) est interprété comme signifiant la Vierge Marie.

[3169] Tillemont (Mém. ecclésiast., t. IX, p. 432, etc. ) rassemble, commente, et explique tous les passages oratoires et poétiques de saint Grégoire, qui peuvent avoir quelque rapport à ce sujet.

[3170] Il prononça un discours (t. I, Orat. 23,-p. 409) à sa louange ; mais après leur querelle il substitua au nom de Maxime celui de Héron. (Voyez saint Jérôme, t. I, dans le Catal. Script. ecclés., p. 301.) Je passé légèrement sur ces débats personnels et obscurs.

[3171] Sous l’emblème modeste d’un songe, saint Grégoire (t. II, chant 9, p. 78) décrit, avec une complaisance un peu mondaine, les succès qu’il avait obtenus ; cependant ses conversations familières avec saint Jérôme, un de ses auditeurs (t. I, épit. à Népotien, p. 14), donnent lieu de penser que le prédicateur savait apprécier les applaudissements du peuple à leur juste valeur.

[3172] Lacrymœ auditorum laudes tuæ sint. C’est le conseil sage et expressif de saint Jérôme.

[3173] Socrate (l. V, c. 7) et Sozomène (l. VII, c. 5) rapportent la conduite et les réponses évangéliques de Damophile sans daigner y ajouter un seul mot d’approbation. Il considérait, dit Socrate, qu’il est difficile de résister à la puissance ; mais il était facile et il lui aurait été profitable de s’y soumettre.

[3174] Voyez saint Grégoire de Nazianze, t. II, de Vita sua, p. 21, 22. Pour l’édification de la postérité ; le prélat raconte un étonnant prodige : au mois de novembre, le ciel était nébuleux dans la matinée ; mais le soleil perça les nuages, et le ciel s’éclaircit lorsque la procession entra dans l’église.

[3175] Théodoret est le seul des trois historiens ecclésiastiques qui cite (l. V, c. 2) cette importante commission de Sapor, que Tillemont (Hist. des Emp., t. V, p. 723) déplace judicieusement du règne de Gratien pour le replacer sous celui de Théodose.

[3176] Je ne compte point Philostorgius, quoiqu’il cite l’expulsion de Damophile. Les ouvrages de cet historien Eunomien ont été avec soin épurés par des éditeurs orthodoxes.

[3177] Le Clerc a donné (Bibl. univers., t. XVIII, p. 91-105) un extrait fort curieux des sermons que saint Grégoire de Nazianze prêcha à Constantinople contre les ariens, les eunomiens, les macédoniens, etc. Il dit aux macédoniens qui reconnaissaient la divinité du Père et du Fils, et rejetaient celle du Saint-Esprit, qu’on pouvait aussi bien les appeler trithéistes que dithéistes. Saint Grégoire était lui-même un peu trithéiste, et sa monarchie du ciel ressemble fort à une aristocratie bien ordonnée.

[3178] Le premier concile général de Constantinople triomphe aujourd’hui dans le Vatican ; mais les papes ont hésité longtemps, et leurs doutes embarrassent et font presque chanceler l’humble Tillemont, Mém. ecclés., tome IX, p. 499-500.

[3179] Avant la mort de Mélèce, sept ou huit de ses ecclésiastiques les plus aimés du peuple, parmi lesquels était Flavien, avaient renoncé avec serment, pour l’amour de la paix, à l’évêché d’Antioche. (Sozomène, l. VII, c. 3, 11 ; Socrate, l. VI c. 5.) Tillemont croit devoir rejeter cette histoire ; mais il avoue que plusieurs circonstances de la vie de Flavien paraissent peu dignes des louanges de saint Chrysostome et du caractère d’un saint.

[3180] Consultez saint Grégoire de Nazianze (de Vita sua, t. II, p. 25-28). On peut connaître, par ses vers et par sa prose son opinion générale et particulière du clergé et de ses assemblées (t. I, Orat. I, p. 33, épît. 55, p. 814 ; t. II, chant 10, p. 81). Tillemont ne parle qu’obscurément de ces passages que Le Clerc cite ouvertement.

[3181] Voyez saint Grégoire, t. II, de Vita sua, p. 28-31. Les quatorzième, vingt septième et trente-deuxième discours, furent prononcés, à différentes époques de ces divisions. La péroraison du dernier (t. I, p. 528), dans laquelle il prend congé des hommes et des anges, de la ville et de l’empereur, de l’Orient et de l’Occident, etc., est pathétique et presque sublime.

[3182] Sozomène (l. VII, c. 8) atteste la bizarre ordination de Nectarius ; mais Tillemont observe (Mém. ecclés., t. 9, p. 719) qu’après tout, ce narré de Sozomène est si honteux pour tous ceux qu’il y mêle, et surtout pour Théodose, qu’il vaut mieux travailler à le détruire qu’à le soutenir. Admirable règle de critique !

[3183] On supposera bien, sans que j’en avertisse, qu’en faisant l’éloge de son cœur et de sa sensibilité, je veux parler de son caractère naturel, lorsqu’il n’était ni endurci ni enflammé par le zèle religieux. Il exhorte, du fond de sa retraite, Nectarius à persécuter les hérétiques de Constantinople.

[3184] Voyez le Code de Théodose, l. XVI, tit. 5, leg. 6-23 ; les Commentaires de Godefroy sur chaque loi, et son Sommaire général ou Paratitlon, t. VI, p. 104, 110.

[3185] Ils célébraient la fête de Pâques comme les Juifs, le quatorzième jour de la première lune après l’équinoxe du printemps, et s’opposaient ainsi obstinément à l’Église romaine, qui fixait, ainsi que le synode de Nicée, la fête de Pâques sur un dimanche. Antiq. de Bingham, l. XX, c. 5, vol. II, p. 3o9, édit. in fol.

[3186] Sozomène, l. VII, c. 12.

[3187] Voyez l’Hist. sacrée de Sulpice Sévère (l. II, p. 437-452, éd. Lugd. Bat., 1647), auteur exact et original ; Crédibilité de la religion chrétienne, par le docteur Lardner (part. II, vol. IX, p. 256-350). Il a traité cet article avec érudition, jugement et modération. Tillemont (Mém. ecclés., t. VIII, p. 491-527) a rassemblé en un monceau tout le fumier des pères ; excellent balayeur !

[3188] Sulpice parle de l’archi-hérétique avec estime et compassion : Felix profecto, si non pravo studio corrupisset optimum ingenium ! Prorsus mulla in eo animi et corporis bona cerneres. (Hist. Sacra, t. II, p.439.) Saint Jérôme lui-même (t. I, in Script. Ecclés., p. 3S2) parle avec modération de Priscillien et de Latronien.

[3189] Cet évêché de la Vieille-Castille vaut annuellement au prélat vingt mille ducats. (Géographie de Busching, V, 2, p. 308) Il n’est pas vraisemblable, d’après cela, qu’il produise un nouvel hérésiarque.

[3190] Exprobabatur mulieri viduœ nimia religio, et diligentius culta Divinitas. (Pacatus, in Panegyr. vet., 12, 29.) Telle était l’idée d’un polythéiste humain, quoique, ignorant.

[3191] L’un, d’eux fut envoyé in Syllinam insulam quæ ultra Britanniam est. Quel doit avoir été autrefois l’état des rochers de Scilly ! Bretagne de Cambden, vol. II, p. 1519.

[3192] Les scandaleuses calomnies de saint Augustin, du pape Léon, etc., que Tillemont adopte docilement, et que Lardner réfute avec force, font naître des soupçons en faveur des anciens gnostiques.

[3193] Saint Ambroise, t. II, épit. 24, p. 891

[3194] Dans l’Histoire Sacrée et la Vie de saint Martin, Sulpice Sévère est fort circonspect ; mais il s’exprime avec plus de liberté dans les Dialogues (III, 15). Cependant saint Martin fut vigoureusement tancé par un ange et par le cri de sa propre conscience, et trouva depuis beaucoup moins de facilité à faire des miracles.

[3195] Sulpice Sévère, prêtre catholique (l. II, p. 448) et Pacatus, orateur païen (Paneg. vet., XII, 29), condamnent avec une égale indignation le caractère et la conduite d’Ithacius.

[3196] La Vie de saint Martin et les Dialogues relatifs à ses miracles contiennent des faits qui respirent la plus grossière ignorance, dans un style qui n’est point indigne du siècle d’Auguste. L’alliance du bon sens et du bon goût est si naturelle, que ce contraste me surprend toujours.

[3197] La vie abrégée et superficielle de saint Ambroise, par son diacre Paulin (Appendix à l’édit. des Bénédictins, p. 1-15), a le mérite d’être une autorité originale. Tillemont (Mém. ecclés., t. X, p. 78-306) et les édit. bénédict. (p. 31-63) ont apporté leurs soins ordinaires dans les rechercher qu’ils ont faites à cet égard.

[3198] Saint Ambroise lui-même (t. II, epist. 24, p. 858-891) fait à l’empereur un récit très animé de son ambassade.

[3199] Le tableau qu’il fait lui-même de ses principes et de sa conduite (t. II, epist. 20, 21, 22, p. 850-880) est un des plus curieux monuments de l’antiquité ecclésiastique : on y trouve deux lettres adressées à sa sœur Marcellina, une requête à Valentinien, et le sermon de Basilicis non tradendis.

[3200] Le cardinal de Retz reçut de la reine un message semblable. Elle le priait d’apaiser les troubles de Paris ; il répondit qu’il n’en était plus le maître ; à quoi j’ajoutai tout ce que vous pouvez imaginer, de respect, de douleur, de regret et de soumission. (Mém., t. I, p. 140.) Je ne prétends sûrement pas comparer ni les temps ni les hommes ; cependant le coadjuteur (p. 84) semble avoir eu en quelque sorte l’idée d’imiter saint Ambroise.

[3201] Sozomène (l. VII, c. 13) a jeté ce fait lumineux au milieu d’un récit obscur et embarrassé.

[3202] Excubabat pia plebs in ecclesiâ mori parata cum episcopo suo... Nos adhuc frigidi excitabamur tamen civitate attonitâ atque turbatâ. Saint Augustin, Confessions, l. IX, chap. 7.

[3203] Tillemont, Mém. ecclés., t. II, p. 78-498. Un grand nombre des églises de l’Italie, de la Gaule, etc., furent dédiées à ces martyrs inconnus ; mais saint Gervais semble avoir été plus favorisé que son compagnon.

[3204] Invenimus mirœ magnitudinis viros duos, ut prisca ætas ferebat (t. II, epist. 22, p. 875). La grandeur de ces corps était heureusement ou adroitement adaptée sur la dégradation physique et graduelle de l’espèce humaine, préjugé que tous les siècles, depuis Homère, ont généralement adopté.

Grandiaque effossis mirabitur ossa sepulchris.

[3205] Saint Augustin, t. II, epist. 22, p. 875 ; Confessions, t. IX, c. 8 ; de Civ. Dei, l. XXII, c. 7 ; Paulin, in Vit. sanct. Ambr., c. 14, in Appendice Benedict. L’aveugle se nommait Sévère : en touchant la sainte robe il fut guéri et dévoua le reste de sa vie (environ vingt-cinq ans) au service de l’Église. Je recommanderais ce miracle à nos théologiens protestants, s’il ne prouvait pas la sainteté des reliques aussi bien que l’orthodoxie du symbole de Nicée.

[3206] Paulin, in Vit. sanct. Ambros., c. 5, in Append. Benedict., p. 5.

[3207] Tillemont, Mém. ecclés., t. X, p. 190-750. Il admet avec partialité la médiation de Théodose, et rejette, on ne sait par quel caprice, celle de Maxime, quoiqu’elle soit attestée par Prosper, Sozomène et Théodoret.

[3208] La censure modeste de Sulpice Sévère (Dialog. III, 15) frappe plus sévèrement que les faibles déclamations de Pacatus (XII, 25, 26).

[3209] Esto tutior adversus, hominem, pacis involucro tegentem. Tel fut l’avis prudent de saint Ambroise (t. II, p. 891) au retour de sa seconde ambassade.

[3210] Baronius (A. D. 387, n° 63) applique à ces temps de calamités publiques quelques-uns des sermons pénitentiaux de l’archevêque.

[3211] Zozime (l. IV, p. 263, 264) raconte la fuite de Valentinien et l’amour de Théodose pour sa sœur. Tillemont, à l’appui de quelques autorités faibles et équivoques, antidate le second mariage de Théodose (Hist. des Empereurs, t. V, P. 740) et tâche de réfuter ces contes de Zozime, qui seraient trop contraires à la piété de Théodose.

[3212] Voyez la Chronologie des Lois, par Godefroy ; Code Théodosien, t. I, p. 119.

[3213] En outre des passages que l’on peut recueillir dans les Chroniques et dans l’Hist. ecclés., Zozime (l. IV, p. 259-267), Orose (l. VII, c. 35) et Pacatus (in Panegyr. vet., 30-47), suppléent à la disette des matériaux sur la guerre civile. Saint Ambroise (t. II, épit. XL, p. 952, 953) fait allusion, d’une manière assez obscure, aux événements connus d’un magasin enlevé, d’une action à Petovio, et d’une victoire en Sicile, peut-être une victoire navale, etc. Ausone (p. 256, édit. Toll.) félicite Aquilée de sa bonne fortune, et fait l’éloge de la conduite de ses habitants.

[3214] Quam promptunt laudare principent, tam tutum siluisse de principe. (Pacatus, in Panegyr. vet., XII, 2) Latinus-Pacatus-Drepanius, né dans la Gaule, prononça ce discours à Rome (A. D. 388). Il fut nommé depuis consul d’Afrique, et son ami Ausone compare ses poésies à celles de Virgile. Voyez Tillemont, Hist. des Empereurs, tome V, p. 303.

[3215] Voyez le portrait que Victor le jeune fait de Théodose. Les traits sont bien frappés, mais les couleurs sont mêlées. L’éloge de Pacatus est trop vague, et Claudien semble craindre toujours d’élever la gloire de Théodose au-dessus de celle de son fils

[3216] Saint Ambroise, t. IX, épist. 40, p. 955. Pacatus, faute de courage ou d’intelligence, néglige cette circonstance glorieuse.

[3217] Pacatus, in Panegyr. vet., XII, 20.

[3218] Zozime, l. IV, p. 271, 272. Son témoignage porte, dans cette occasion, l’empreinte de la candeur et de la vérité. Il observe cette alternative d’indolente et d’activité, non pas comme un vice, mais comme une singularité du caractère de Théodose.

[3219] Victor avoue et excuse cette disposition à la colère. Sed habes, dit saint Ambroise à son souverain, en termes fermes et respectueux, naturœ impetum, quem si quis lenire velit, cito vertes ad misericordiam : si quis stimulet, in magis exsuscitas, ut eum revocare vix possis (t. II, épist., l. I, p. 998) Théodose (Claud., in IV cons. Honor., 266, etc.) exhorte son fils à modérer son penchant à la colère.

[3220] Les chrétiens et les païens crurent unanimement que la sédition avait été excitée par les démons. Une femme de taille gigantesque, dit Sozomène, se promenait dans les rues un fouet à la main ; un vieillard, dit Libanius (Orat., p. 396), se transforma d’abord en jeune homme, et enfin en petit enfant, etc.

[3221] Zozime se trompe sûrement dans son récit court et dénué de bonne foi (t. IV, p. 258, 259), lorsqu’il envoie Libanius en personne à Constantinople ; ses propres discours prouvent qu’il resta à Antioche.

[3222] Libanius (Orat. I, p. 6, édit. Venet.) déclare que sous un semblable règne la crainte du massacre était absurde, surtout pendant l’absence de l’empereur ; car sa présence, selon cet éloquent esclave, aurait pu légitimer les actions les plus sanguinaires.

[3223] Laodicée, sur le bord de la mer, à soixante-cinq milles d’Antioche. (Voyez Noris, Epoch. Syro-Laced., Dissert. III, p. 230.) Les habitants d’Antioche trouvèrent mauvais que la ville de Séleucie, qui dépendait de leur capitale, eût la présomption d’intercéder en leur faveur.

[3224] Comme la date des jours où le tumulte eut lieu se rapporte à la fête mobile de Pâques, on ne peut la déterminer sans avoir auparavant fixé l’année. Tillemont (Hist. des Empereurs, t. V, p. 741-744) et Montfaucon (Saint Chrysostome, t. XIII, p. 105-110) ont préféré l’année 387.

[3225] Saint Chrysostome compare leur courage, qui ne les exposait pas à un grand danger, à la fuite honteuse des cyniques.

[3226] Deux orateurs également distingués par leur mérite, quoique d’opinions différentes, ont écrit la sédition d’Antioche dans un style presque dramatique. (Voyez Libanius, Orat., 14, 15, p. 389-420, édit Morel, Orat. I, p. 1-14, Venet., 1754 ; et les vingt Discours de saint Jean Chrysostome, de Statuis, t. II, p. 1-225, édit. Montfaucon.) Je connais peu les ouvrages de saint Chrysostome, mais Tillemont (Hist. des Empereurs, t. V, p. 263-283) et Hermant (Vie de saint Chrysostome, t. I, p. 137-2+4) avaient lu ses œuvres avec soin, et avec une pieuse exactitude.

[3227] Saint Ambroise (t. II, epist. 51, p. 998), saint Augustin (de Civitate Dei, V, 26), et Paulin (in Vit. Sancti Ambrosii, c. 24), expriment en termes vagues leur horreur et leur compassion. On peut y ajouter l’autorité de Sozomène (l. VII, c. 25), Théodoret (l. V, c. 17), Théophane (Chronogr., p. 62), Cedrenus (p. 317) et Zonare (t. II, l. XIII, p. 34) ; témoignages dont le poids n’est pas égal. Le seul Zozime, l’ennemi juré de Théodose, passe sous silence la plus condamnable de toutes ses actions.

[3228] Voyez toute l’affaire dans saint Ambroise (t. II, épit. 40, 41, p. 946-956) et son biographe Paulin (c. 23). Bayle et Barbeyrac (Morale des Pères, c. 17, p. 325, etc.) ont justement condamné l’archevêque.

[3229] Son sermon est une étrange allégorie tirée de la verge de Jérémie et de l’amandier, de la femme qui lava et oignit les pieds du Christ ; mais la péroraison est directe et personnelle.

[3230] Hodiè, episcope, de me proposuisti. Saint Ambroise l’avoue modestement ; mais il réprimande sévèrement Timasius, général de la cavalerie et de l’infanterie, qui avait osé dire que les moines de Callinicum méritaient punition.

[3231] Cependant cinq ans après, éloigné de son guide spirituel, Théodose toléra les juifs ; et défendit la destruction de leurs synagogues. Cod. Théod., l. XVI, tit. 8, leg. 9, avec les Commentaires de Godefroy, t. VI, p. 225.

[3232] Saint Ambroise, t. I, Epist. 51, p. 997-100 1. Son épître est une mauvaise rapsodie sur un sujet qui méritait d’être traité plus dignement. Saint Ambroise savait mieux agir qu’écrire ; ses compositions manquent de goût et de génie. Il n’a ni le feu de Tertullien, ni l’élégante abondance de Lactance, ni la vivacité spirituelle de saint Jérôme, ni la grave énergie de saint Augustin.

[3233] Selon la discipline de saint Basile (canon 56), l’homicide volontaire devait porter quatre ans le deuil, passer les cinq autres années dans le silence, rester prosterné jusqu’à la fin des sept années suivantes, et se tenir debout durant les quatre dernières. J’ai entre les mains l’original (Beveridge, Pandectes, t. II, p. 47-151), et une traduction (Chard., Hist. des Sacrements, l. IV, p. 219-277) des Épîtres canoniques de saint Basile.

[3234] La pénitence de Théodose est attestée par saint Ambroise (t. VI, de Obitu Theodos., c.. 34, p., 1207), saint Augustin (de Civit. Dei, v, 26), et Paulin (in Vit. sanct. Ambros., c. 24). Socrate n’en est point instruit. Sozomène (l. VII, c. 25) est fort concis, et il faut user avec précaution du récit prolixe de Théodoret (l. V, c. 18).

[3235] Cod. Theodos., l. IX, t. XI, leg. 13. La date et les constances de cette loi présentent beaucoup de difficultés ; mais je me sens porté à favoriser les honnêtes efforts de Tillemont, Hist. des Empereurs, t. V, p. 271 et de Pagi, Critica, t. I, p. 578.

[3236] Esprit des Lois, l. XXIV, c. 2.

[3237] Τουτο περι τους ευεργετας καθηκον εδοξεν ειναι. Telle est la misérable louange de Zozime (l. IV, p. 267). Saint Augustin se sert d’une expression plus heureuse : Valentinianum..... misericordissima veneratione restituit.

[3238] Sozomène, l. VII, c. 14. Sa chronologie est fort incertaine.

[3239] Voyez saint Ambroise, t. II, de Obit. Valentinian., c. 15. ; p. 1178 ; c. 36, p. 1184. Tandis que le jeune empereur donnait un festin, il jeûnait lui-même. Il refusa de voir une actrice dont on vantait la beauté, etc. D’après l’ordre qu’il donna de tuer les animaux sauvages qu’il réservait pour les plaisirs de la chasse, il est peu généreux à Philostorgius (l. XI, c. 1) de lui reprocher son penchant pour cet amusement.

[3240] Zozime (l. IV, p. 275) fait l’éloge de l’ennemi de Théodose ; mais il est abhorré de Socrate (l. V, c. 25) et d’Orose (l. VII, c. 35).

[3241] Saint Grégoire de Tours (l. II, c. 9, p. 165, dans le second volume des historiens de France) a conservé un fragment curieux de Sulpice Alexandre, historien fort supérieur à saint Grégoire.

[3242] Godefroy (Dissert. ad Philostorg., p. 429-434) a rassemblé avec soin toutes les circonstances de la mort de Valentinien. Les sentiments opposés et l’ignorance des contemporains prouvent qu’elle fut secrète.

[3243] De Obitu Valentinian., t. II, p. 1173-1196. Il est contraint de s’envelopper dans un langage obscur ; cependant il s’exprime avec plus de liberté qu’aucun laïque qu’aucun autre ecclésiastique n’aurait osé le faire.

[3244] Voyez c. 51, p. 1188 ; c. 75, p. 1193. Dom Chardon (Hist. des Sacrements, t. I, p. 86), en avouant que saint Ambroise affirme la nécessité indispensable du baptême, tâche de concilier cette contradiction.

[3245] Quem sibi Germanus famulum delegerat exul.

Telle est l’expression dédaigneuse de Claudien (IV consul. Honor. 74). Eugène professait le christianisme ; mais il paraît assez probable (Sozomène, l. VII, c. 22 ; Philostorg., l. XI, c. 2), d’après son état de grammairien, qu’il était secrètement attaché au paganisme, et c’en était assez pour lui assurer l’amitié de Zozime (l. IV, p. 276-277).

[3246] Zozime (l. IV, p. 278) parle de cette ambassade, mais sans en dire le résultat ; il passe sur-le-champ à une autre histoire.

[3247] Zozime, l. IV, p. 277. Il dit ensuite (p. 280) que Galla mourut en couches, et insinue que l’affliction de son mari fut excessive, mais de peu de durée.

[3248] Lycopolis est la même que la moderne Siut ou Osiot, une ville de Saïde, à peu près de la grandeur de Saint-Denis, qui fait un commerce lucratif avec le royaume de Sennaar, et possède une fontaine très commode, cujus potu, signa virginitatis eripiuntur. Voyez d’Anville, Descript, de l’Égypte, p, 181 ; Abulféda, Descript. Egypt., p. 14 ; et les notes curieuses de son éditeur Michaëlis, p. 25-92.

[3249] Deux amis de saint Jean de Lycopolis ont donné l’histoire de sa vie : Rufin (l. II, c. 1, p. 449) et Palladius (Hist. Lausiac., c. 43, p. 738). Voyez la grande Collection Vitæ Patrum, par Rosweide. Tillemont (Mém. ecclés., t. X, p. 718-720) a mis de l’ordre dans cette chronologie.

[3250] Sozomène, l. VII, c. 22. Claudien (in Eutrop., l. I, 312) parle d’un voyage de l’eunuque ; mais il montre le plus grand mépris pour les songes des Égyptiens et pour les oracles du Nil.

[3251] Zozime, l. IV, p. 280 ; Socrate, l. VII, 10. Alaric lui-même (de Bell. getic., 524) s’étend avec plus de complaisance, sur ses premiers exploits contre les Romains.

. . . . . . . . . Tot Augustus Hebro qui teste fugavi.

Cependant sa vanité aurait difficilement cité plusieurs empereurs fugitifs.

[3252] Claudien (in IV consul. Honor., 77) etc., compare les plans militaires des deux usurpateurs.

. . . . . . . . . Novitas audere priorem

Suadebat, cautumque dabant exempla sequentem,

Hic nova moliri prœceps : hic quœrere tutus

Providus. Hic fusis ; collectas viribus ille.

Hic vagus excurrens ; hic intra claustra reductus :

Dissimiles, sed morte pares. . . . . . . .

[3253] Le Frigidus, rivière peu considérable dans le pays de Goretz, aujourd’hui connue sous le nom de Vipao : elle se jette dans le Sontius ou Lizonzo, au-dessus d’Aquilée, à quelques milles de la mer Adriatique. Voyez les Cartes anciennes et modernes de d’Anville, et l’Italia antiqua de Cluvier, t. I, p. 188.

[3254] L’affectation de Claudien est intolérable. La neige était teinte en rouge, la rivière froide fumait, et les cadavres auraient encombré le canal, si la grande quantité de sang n’avait pas augmenté le courant.

[3255] Théodoret affirme que saint Jean et saint Philippe apparurent à l’empereur éveillé ou endormi, montés sur leurs chevaux, etc. C’est la première apparition de la cavalerie apostolique, qui se renouvela souvent en Espagne et dans les croisades.

[3256] Te propter, gelidis Aquilo de monte procellis.

Obruit adversas acies ; revolutaque zela,

Vertit in auctores, et turbine reppulit hastas.

O nimium dilecte Deo ; cui fundit ab antris

Æolus armatas hyemes, cui militat Æther,

Et conjurati veniunt ad classica venti !

Ces fameux vers de Claudien (in III consul. Honor., 93, etc., A. D. 396) sont cités par ses contemporains, saint Augustin et Orose, qui suppriment la divinité païenne d’Eole, et, d’après des témoins oculaires, ajoutent quelques circonstances. Quatre mois après cette victoire, saint Ambroise la compara aux victoires miraculeuses de Moïse et de Josué.

[3257] Le récit des événements de la guerre civile a été tiré des écrits de saint Ambroise, t. II, épit. 62, p. 1022 ; Paulin, in Vit. Ambros., c. 26-34 ; saint Augustin, de Civit. Dei, V, 26 ; Orose, l. VII, c. 35 ; Sozomène, l. VII, c. 24 ; Théodoret, l. V, c. 24 ; Zozime, l. IV, p. 28t, 282 ; Claudien, in III consul. Honor., 63-105 ; in IV consul. Honor., 70-117 ; et des Chroniques publiées par Scaliger.

[3258] Socrate (l. V, c. 26) impute cette maladie aux fatigues de la guerre ; mais Philostorgius (l. XI, c. 2) la considère comme la suite de la mollesse et de l’intempérance ; ce qui lui vaut de la part de Photius le titre d’impudent menteur. Dissert. de Godefroy, p. 438.

[3259] Zozime suppose qu’Honorius, encore enfant, accompagna son père (l. IV, p. 280). Cependant le Quanto flagrabant pectora voto est tout ce que la flatterie a pu permettre à un poète contemporain. Il rapporte clairement le refus de l’empereur, et le voyage d’Honorius après la victoire. Claudien, in III cons., 78-125.

[3260] Zozime, l. IV, p. 244.

[3261] Végèce, de Re militari, l. I, c. 10. La suite de calamités dont il parle, nous donne lieu de penser que le héros à qui il dédie son livre est le dernier et le plus méprisable des Valentiniens.

[3262] Saint, Ambroise (t. II, de Obit. Theod., p. 1208) fait l’éloge du zèle de Josué pour la destruction de l’idolâtrie. Julius Firmicus Maternus s’explique sur le même sujet avec une pieuse inhumanité (de Errore profan. religionum, p. 467, édit. Gronov.). Nec filio jubet (la loi Mosaïque) parci, nec fratri, et per amatam conjugem gladium vindicem ducit, etc.

[3263] Bayle (t. II, p. 406) justifie, dans son commentaire philosophique, ces lois intolérantes, et restreint leur influence par la considération du règne temporel de Jéhovah sur les Juifs. L’entreprise est louable.

[3264] Voyez l’esquisse de la hiérarchie romaine dans Cicéron, de Leg. 7, 8 ; Tite-Live, I, 20 ; Denys d’Halic., l. II, p. 119-129, édit. Hudson ; Beaufort, République romaine, tome I, p. 1-90, et Moyle, vol. I, p. 10-55. Ce dernier ouvrage annonce autant le whig anglais que l’antiquaire romain.

[3265] Ces symboles mystiques et peut-être imaginaires ont été l’origine de plusieurs fables et de différentes conjectures. Il paraît que le palladium était une petite statue d’environ trois coudées et demie de hauteur, qui représentait Minerve portant une lance et une quenouille ; qu’elle était ordinairement enfermée dans un seria ou baril, et qu’il y avait à côté un second baril tout à fait semblable, pour dérouter le curieux ou le sacrilège. Voyez Mezeriac, Commentaires sur les épîtres d’Ovide, t. I, p. 60-66 ; et Lipse, t. III, p. 610, de Vesta, etc., 10.

[3266] Cicéron avoue franchement (ad Atticus, l. II, épist. 5), ou indirectement (ad Familiar., l. XV, épist. 4), que la place d’augure est l’objet de son ambition. Pline fait gloire de suivre les traces de Cicéron (l. IV, épist. 8) ; et l’histoire et les marbres pourraient continuer la chaîne de la tradition.

[3267] Zosime, l. IV, p. 249, 250. J’ai supprimé le jeu de mots ridicule sur pontifex et maximus.

[3268] Cette statue fut transportée de Tarente à Rome, placée par César dans la curia Julia, et décorée par Auguste des dépouilles de l’Égypte.

[3269] Prudence (l. II, in initio) a fait un étrange portrait de la Victoire ; mais le lecteur curieux sera plus satisfait des Antiquités de Montfaucon, t. I, p. 341.

[3270] Voyez Suétone (in August., c. 35), et l’exorde du Panégyrique de Pline.

[3271] Ces faits sont avoués unanimement par les avocats des deux partis : Symmaque et saint Ambroise.

[3272] La Notitia urbis, plus récente que Constantin, ne trouve pas une seule des églises chrétiennes digne d’être nommée au nombre des édifices de la ville. Saint Ambroise (t. II, épit. 17, p. 825) déplore les scandales publics de Rome, qui incommodaient continuellement les yeux, les oreilles et l’odorat des fidèles.

[3273] Saint Ambroise affirme à plusieurs reprises, au mépris du bon sens, que les chrétiens avaient la majorité dans le sénat. Œuvres de Moyle, vol. II, p. I47.

[3274] La première (A. D. 382) à Gratien, qui refusa l’audience, la seconde (A. D. 384) à Valentinien, au moment de la dispute entre Symmaque et saint Ambroise ; la troisième (A. D. 388) à Théodose ; et la quatrième (A. D. 392) à Valentinien. Lardner (Témoignages des païens, vol. IV, p. 372-379) rapporte clairement toute cette affaire.

[3275] Symmaque, qui était revêtu de tous les honneurs civils et sacerdotaux, représentait l’empereur comme pontifex Max. et comme princeps senatus. Voyez ses titres orgueilleusement étalés à la tête de ses ouvrages.

[3276] Comme si, dit Prudence (in Symmach., I, 639), on devait fouiller dans la boue avec un instrument d’or et d’ivoire. Les saints, et même les saints qui entrèrent dans cette querelle, traitent cet adversaire avec politesse et avec respect.

[3277] Voyez la cinquante-quatrième épître du dixième livre de Symmaque. Dans la forme et la disposition de ses dix livres d’épîtres, il imite Pline le jeune, que ses amis lui persuadaient qu’il égalait ou surpassait pour l’élégance et la richesse du style. (Macrobe, Saturnales, l. V, c. 1.) Mais le luxe de Symmaque consiste en feuilles stériles sans fruits, et même sans fleurs. On trouve aussi peu de faits que de sentiments à extraire de sa verbeuse correspondance.

[3278] Voyez saint Ambroise, t. II, épît. 17-18, p. 825-833. La première est un avertissement concis, et la dernière une réponse en forme à la requête ou au libelle de Symmaque. Les mêmes idées se trouvent exprimées plus en détail dans les poésies de Prudence, en supposant qu’elles méritent ce nom. Il composa deux livres contre Symmaque (A.-D. 404), durant la vie de ce sénateur. Il est assez extraordinaire que Montesquieu (Considérations, etc., c. 19, t. III, p. 487) néglige les deux principaux antagonistes de Symmaque, et s’amuse à rassembler les réfutations indirectes d’Orose, saint Augustin et Salvien.

[3279] Voyez Prudence, in Symmach., l. I, 545, etc. Le chrétien, d’accord avec le païen Zozime (l. IV, page, 283), place la visite de Théodose après la seconde guerre civile. Gemini bis victor cœde tyrarnni, l. I, 410. Mais le temps et les circonstances semblent mieux convenir à son premier triomphe.

[3280] Prudence, après avoir prouvé que les sentiments du sénat se sont manifestés par une majorité légale, ajoute, p. 609, etc. :

Adspice quam pleno subsellia nostra smala

Decernant infame Jovis pulvinar, et omne

Idolium longè, purgata ab urbe fugandum          

Qua vocat egregii sententia principis, illuc

Libera ; cum pedibus, tum corde, feequentia transit.

Zozime attribue aux pères conscrits une vigueur païenne qui n’a été le partage que d’un bien petit nombre d’entre eux.

[3281] Saint Jérôme cite le pontife Albinus, dont la famille chrétienne, les enfants et les petits-enfants étaient en si grand nombre, qu’ils auraient suffi pour convertir Jupiter lui-même : étrange prosélyte ! T. I, ad Lætam, p. 54.

[3282] Exsultare patres videas, pulcherrima mundi

Lumina, conciliumque senum gestire Catonum,

Candidiore toga niveum pietatis amictum

Sumere, et exuvias deponere pontificales.

L’imagination de Prudence est échauffée et élevée par le sentiment de la victoire.

[3283] Prudence, après avoir décrit la conversion du peuple et du sénat, demande avec confiance et assez de raison :

Et dubitamus adhuc Romam, libi, Christe, dicatam,

In leges transisse tuas ?

[3284] Saint Jérôme triomphe de la désolation du Capitole et des autres temples de Rome, t. I, p. 54 ; t. II, p. 95.

[3285] Libanius (Orat. pro. Templis, p. 10, Genev. 1634, publiée par Jacques Godefroy, et très rare aujourd’hui) accuse Valens et Valentinien d’avoir défendu les sacrifices. L’empereur d’Orient peut avoir donné quelques ordres particuliers ; mais le silence du code et le témoignage de l’histoire ecclésiastique attestent qu’il ne publia point de loi générale.

[3286] Voyez ses lois dans le Code de Théodose, l. XVI, tit. 10, leg. 7-11.

[3287] Les sacrifices d’Homère ne sont accompagnés à aucunes recherches dans les entrailles des victimes. Voyez Feithius, Antiquitat. ; Homère, l. I, c. 10, 16. Les Toscans, qui fournirent les premiers aruspices, introduisirent leurs pratiques chez les Grecs et les Romains. Cicéron, de Divin., II, 23.

[3288] Zozime, l. IV, p. 245-249 ; Théodoret, l. V, c. 21 ; Idacius, in Chron. Prosper. Aquit., l. III, c. 38, ap. Baron., Ann. ecclés. (A. D. 389), n° 52. Libanius (pro Templis, p. 10) tâche de prouver que les ordres de Théodose n’étaient ni pressants ni positifs.

[3289] Code de Théodose, l. XVI, tit. 10, leg. 8, 18. Il y a lieu de croire que ce temple d’Edesse, que Théodose voulait conserver pour servir â quelque autre usage, ne fut bientôt qu’un monceau de ruines. Libanius, pro Templis, p. 26, 27, et les notes de Godefroy, p. 59.

[3290] Voyez la curieuse harangue de Libanius (pro Templis), prononcée ou plutôt composée vers l’année 390. J’ai consulté avec fruit la traduction et les remarques du docteur Lardner (Témoignages des païens, vol. IV, p., 135-1.63).

[3291] Voyez la Vie de saint Martin, par Sulpice Sévère, c. 9-14. Le saint se trompa une fois comme l’aurait pu faire don Quichotte, et, prenant un enterrement pour une procession païenne, il se permit imprudemment un miracle.

[3292] Comparez Sozomène (l. VII, c. 15) avec Théodoret (l. V, 21). Ils racontent entre eux deux la croisade et la mort de Marcellus.

[3293] Libanius, pro Templis, p. 10-13. Il se déchaîne contre ces hommes vêtus de robes noires, les moines chrétiens, qui mangent plus que des éléphants... Pauvres éléphants ! ce sont des animaux tempérants.

[3294] Prosper, Aquitan., l. III, c. 38 ; ap. Baron., Annal. ecclés. ; A. D. 389, n° 58, etc. Le temple avait été fermé pendant quelque temps, et le sentier qui y conduisait était rempli de ronces et de branches nouvellement poussées.

[3295] Donat, Roma antiq. et nov., l. IV, c. 4, p. 468. Ce fut le pape Boniface IV qui célébra cette consécration. J’ignore quel concours de circonstances heureuses avait pu conserver le Panthéon plus de deux siècles après le règne de Théodose.

[3296] Sophronius composa peu de temps après une histoire séparée (Saint Jérôme, in Script. ecclés., t. I, p. 303), qui a fourni des matériaux à Socrate (l. V, c. 16), Théodoret (l. V, c. 22) et Rufin (l. II, c. 22). Cependant ce dernier, qui avait été à Alexandrie avant et après l’événement, peut en quelque façon passer pour témoin oculaire.

[3297] Gérard Vossius (Opera, t. v, p. 80, et de Idololatr., l. I, c. 29) tâche de défendre l’étrange opinion des pères, qu’on adorait en Égypte le patriarche Joseph comme le bœuf Apis et le dieu Sérapis.

[3298] Origo Dei nondum nostris celebrata, egyptiorum antistites sic memorant, etc. Tacite, Hist., IV, 83. Les Grecs, qui avaient voyagé en Égypte, ignoraient aussi l’existence de cette nouvelle divinité.

[3299] Macrobe, Saturnales, l. I, c. 7. Ce fait atteste évidemment son extraction étrangère.

[3300] On avait réuni, à Rome Isis et Sérapis dans le même temple. La préséance que conservait la reine pourrait indiquer son alliance obscure avec l’étranger venu du Pont. Mais la supériorité du sexe féminin était, en Égypte, une institution civile et religieuse. (Diodore de Sicile, tome I, l. I, p. 31, édit. Wesseling.) Plutarque a observé le même ordre dans son Traité d’Isis et d’Osiris, qu’il identifie avec Sérapis.

[3301] Ammien, XXII, 16. L’Expositio totius mundi (p. 8, Geograh. min. d’Hudson, tome III) et Rufin (l. XXII) célèbrent le Serapeum nommé une des merveilles du monde.

[3302] Voyez les Mémoires de l’Académie des Inscriptions, tome IX, p. 397-416. L’ancienne bibliothèque des Ptolémées fut totalement consumée dans l’expédition de César contre Alexandrie. Marc-Antoine donna la collection entière de Pergame à Cléopâtre, deux cent mille volumes ; comme les fondements d’une nouvelle bibliothèque d’Alexandrie.

[3303] Libanius (pro Templis) irrite indiscrètement ses maîtres chrétiens par cette remarque insultante.

[3304] Nous pouvons choisir entre la date de Marcellin (A. D. 389) et celle de Prosper (A. D. 391), Tillemont (Hist. des Empereurs, t. V. p. 310-756) préfère la première, et Pagi choisit la dernière.

[3305] Tillemont, Mém. ecclés., t. XI, p. 441-500. La situation équivoque de Théophile, que saint Jérôme, son ami, a peint comme un saint, et saint Chrysostome, son ennemi, comme un diable, produit une sorte d’impartialité ; cependant, à tout résumer, le résultat semble lui être défavorable.

[3306] Lardner (Témoignages des Païens, vol IV, p. 411) a allégué un fort beau passage tiré de Suidas, ou plutôt de Damascius, qui représente le vertueux Olympius, non sous, les traits d’un guerrier, mais sous ceux d’un prophète.

[3307] Nos vidimus armaria librorum, quibus direptis, exinanita ea a nostris hominibus, nostris temporibus memorant. (Orose, l. VI, c. 15, p. 421, édit. Havercamp.) Quoique bigot et controversiste, Orose rougit de cette dévastation.

[3308] Eunape, dans les Vies d’Antonin et d’Ædesius, parle avec horreur du brigandage sacrilège de Théophile. Tillemont (Mém. ecclés., t. XIII, p. 453) cite une épître d’Isidore de Peluse, qui reproche au primat le culte idolâtre de l’or, suri sacra fames.

[3309] Rufin nomme le prêtre de Saturne, en jouant le rôle du dieu, conversait familièrement avec un grand nombre de dévotes de la première qualité, mais qui se trahit dans un moment de transport, où il oublia de contrefaire sa voix. Le récit authentique et impartial d’Æschine (voyez Bayle, Diction. crit., Scamandre) et l’aventure de Mundus (Josèphe, Antiq. jud., l. XVIII, c. 3, p. 877, éd. Havercamp) prouvent que ces fraudes amoureuses se pratiquaient souvent avec succès.

[3310] Voyez les images de Sérapis dans Montfaucon, t. II, p. 297. Mais la description de Macrobe (Saturnales, l. 1, c. 20) est plus pittoresque et plus satisfaisante.

[3311] Sed fortes tremuere manus, motique verenda

Majestate loci, si robora sacra ferirent, 

In sua credebant redituras membra secures.

(Lucain, III, 429). Est-il vrai, dit Auguste à un vétéran, chez lequel il soupait, que celui qui frappa le premier la statue d’or d’Anaïtis, fut à l’instant privé de la vue, et mourut presque au même moment ? — C’est moi, répondit le vétéran, jouissant de ses deux yeux, qui suis celui dont vous parlez, et c’est d’une des jambes de la déesse que vous soupez aujourd’hui. Pline, Hist. natur., XXXIII, 24.

[3312] L’histoire de la réformation offre de fréquents exemples, du passage soudain de la superstition au mépris.

[3313] Sozomène, l. VII, c. 20. J’ai ajouté à la mesure. La même évaluation de l’inondation, et conséquemment la même coudée, a subsisté invariablement depuis le temps d’Hérodote. Voyez Fréret, Mém. de l’Acad. des Inscript., t. XVI, p. 344-353, les Mélanges de Greave, vol. I, p 233. La coudée d’Égypte contient environ vingt-deux pouces, mesure anglaise.

[3314] Libanius (pro Templis, p, 15.7 16, t7) plaide leur cause avec douceur et d’une manière séduisante. De temps immémorial, des fêtes de ce genre avaient égayé les campagnes, et celles de Bacchus avaient produit le théâtre d’Athènes. (Géorgiques, II, 380.) Voyez Godefroy, ad loc. Liban., et le Code de Théod., t. VI, p. 284.

[3315] Honorius toléra ces fêtes rustiques (A. D. 199). Absque ullo sacrificio, arque ulla superstitione damnabili. Mais neuf ans après, il crut devoir réitérer et mettre en vigueur cette même défense. Cod. Théod., l. XVI, tit. 10, leg. 17, 19.

[3316] Code Theod., l. XVI, tit. 10, leg. 12. Jortin (Remarq. sur l’Hist. ecclés., vol. IV, p. 134) blâme avec une juste sévérité la teneur et le style de cette loi tyrannique.

[3317] On ne doit pas hasarder légèrement une pareille accusation ; mais elle parait suffisamment fondée sur l’autorité de saint Augustin, qui s’adresse ainsi aux donatistes : Quis nostram, quis vestrum non laudat leges ab imperatoribus datas adversus sacrificia paganorum ? Et certe longe ibi pœna severior constituta est ; illius quippe impietatis capitale supplicium est. Epist. 93, n° 10, citée par Le Clerc (Bibliothèque choisie, t. VIII, p. 277), qui ajoute quelques remarques judicieuses sur l’intolérance des chrétiens dans leur triomphe.

[3318] Orose, l. VII, c. 28, p. 537. Saint Augustin (Enarrat. in psalm. 140, apud Lardner, Témoignages des Païens, vol. IV, p. 458) insulte à leur lâcheté : Quis eorum comprehensus est in sacrificio, cum his legibus ista prohiberentur, et non negavit ?

[3319] Libanius (pro Templis, p. 17, 18) rapporte, sans la blâmer, cette hypocrite soumission, comme une scène de comédie.

[3320] Libanius conclut son Apologie (p. 32) en déclarant à l’empereur, qu’à moins qu’il n’ordonne expressément la destruction des temples, les propriétaires défendront leurs lois et leurs privilèges.

[3321] Paulin, in Vit. Ambros., c. 26 ; saint Augustin, de Civitate Dei, l. V, c. 26 ; Théodoret, l. V, c. 24.

[3322] Libanius suggère la forme d’un édit de persécution que Théodose aurait pu publier (pro Templis, p. 32). La plaisanterie était imprudente et l’essai dangereux : quelques princes auraient été capables de profiter de l’avis.

[3323] Prudence, in Symmaque, I, 617, etc.

[3324] Libanius (pro Templis, p. 32) se félicite de ce que l’empereur Théodose a revêtu de cette dignité un homme qui ne craignait pas de jurer par Jupiter en présence de son preux souverain. Cependant sa présence n’est probablement qu’une figure de rhétorique.

[3325] Zozime, qui se qualifie du titre de comte et d’ancien avocat du trésor, diffame indécemment les princes chrétiens et même le père de son souverain. Il est probable que cet ouvrage se distribuait avec précaution, puisqu’il a échappé aux invectives des historiens ecclésiastiques antérieurs à Evagre (l. III, c. 40, 42), qui vivait à la fin du sixième siècle.

[3326] Cependant les païens d’Afrique se plaignaient de ce que le malheur des temps ne leur permettait pas de répondre avec liberté à la Cité de Dieu. Saint Augustin (V, 26) ne nie point le fait.

[3327] Les Maures d’Espagne, qui professèrent secrètement, pendant plus d’un siècle, la religion mahométane sous la verge de l’inquisition, possédaient le Koran, et avaient entre eut l’usage exclusif de la langue arabe : Voyez l’histoire curieuse et fidèle de leur expulsion dans les Mélanges de Geddes, vol. I, p. 1-198.

[3328] Paganos qui supersunt, quamquam jam nullos esse credamus, etc. (Cod. Theod., l XVI, tit. 10, leg. 22, A. D. 423.) Théodose le jeune convient dans la suite que cette opinion avait été un peu prématurée.

[3329] Voyez Eunape, dans la Vie du sophiste Ædesius. Dans celle d’Eustathe, il prédit la ruine du paganisme.

[3330] Caïus (ap Eusèbe, Hist. ecclés., l. II, c. 25), prêtre romain qui vivait du temps de Zephirinus (A. D. 202-219), rend témoignage de cette pratique superstitieuse.

[3331] Saint Chrysostome, quod Christus sit Deus, t. I, nov. édit., n° 9. La lettre pastorale de Benoît XIV, sur le jubilé de l’année 1750, m’a fourni cette citation. Voyez les Lettres curieuses et intéressantes de M. Chais, t. III.

[3332] Male facit ergo romanus episcopus ? qui super mortuorum hominum, Petri et Pauli secundum nos, ossa veneranda..... offert Domino sacrificia, et tumulos eorum, Christi arbitratur altaria. Saint-Jérôme, t. II, advers. Vigilant., p. 153.

[3333] Saint Jérôme (t. II, p. 122) atteste ces translations négligées par les écrivains ecclésiastiques. On trouve la passion de saint André à Patræ, détaillée dans une épître du clergé de l’Achaïe, que Baronius voudrait admettre (Annal.. ecclés., 60, n° 34), et que Tillemont se trouve forcé de rejeter. Saint André fut adopté comme le fondateur spirituel de Constantinople. Mém. ecclés., t. I, p. 317-323, 588-594.

[3334] Saint Jérôme (t. II, p. 122) décrit pompeusement la translation de Samuel, qui se trouve citée dans toutes les chroniques de ce temps.

[3335] Le prêtre Vigilantius, le protestant de son siècle, rejeta toujours avec fermeté, mais inutilement, les superstitions des moines, les reliques, les saints, les jeûnes, etc. ; en raison de quoi saint Jérôme le compare à l’hydre, à Cerbère, aux centaures, etc., et ne voit en lui que l’organe des démons (t. II, p. 120-126). Quiconque lira la controverse de saint Jérôme et de Vigilantius et le récit que fait saint Augustin des miracles de saint Étienne, se formera une idée juste de l’esprit des pères.

[3336] M. de Beausobre (Hist. du Manichéisme, t. II, p. 648) a attribué un sens profane à la pieuse observation du clergé de Smyrne, qui conservait précieusement les reliques du martyr saint Polycarpe.

[3337] Saint Martin de Tours (voyez sa Vie, par Sulpice Sévère, c. 8) arracha cet aveu de la bouche d’un mort. On convient que l’erreur fut occasionnée par des causes naturelles, et la découverte est attribuée à un miracle. Laquelle des deux doit avoir lieu le plus fréquemment ?

[3338] Lucien composa en grec son récit, Avitus le traduisit, et Baronius le publia (Annal. ecclés., A. D. 415, n° 7-16) Les éditeurs bénédictins de saint Augustin ont donné, à la fin de l’ouvrage de Civitate Dei, deux différents textes, accompagnés de nombreuses variantes. C’est le caractère du mensonge que d’être vague et inconséquent. Tillemont (Mém. ecclés., t. II, p. 9, etc.) a adouci les parties de la légende qui choquent le bon sens.

[3339] Une fiole du sang de saint Étienne se liquéfia tous les ans à Naples, jusqu’au moment où il fût remplacé par saint Janvier. Ruinart, Hist. persecut. Vandal., p. 529.

[3340] Saint Augustin composa les vingt-deux livres de Civitate Dei, en treize ans de travail, A. D. 413-426. (Tillemont, Mém. ecclés., t. XIV, p. 608, etc.) Il emprunte trop souvent son érudition, et raisonne trop souvent d’après lui-même ; mais la totalité de l’ouvrage a le mérite d’un magnifique dessin, exécuté avec vigueur, et non sans talent.

[3341] Voyez saint Augustin, de Civitate Dei, l. XXII, c. 22 ; et l’Appendix, qui contient deux livres de miracles de saint Étienne, par Evodius, évêque d’Uzalis. Freculphus (apud Basnage, Histoire des Juifs, t. VIII, p. 249) a conservé un proverbe gaulois ou espagnol : Quiconque prétend avoir lu tous les miracles de saint Étienne mentira.

[3342] Burnet (de Statu mortuorum, p. 56-,84) recueille les opinions des pères, qui affirment le sommeil où le repos des âmes jusqu’au jour du jugement. Il expose ensuite les inconvénients qui pourraient arriver, si elles conservaient une existence sensible et active.

[3343] Vigilantius plaçait les âmes des prophètes et des martyrs dans le sein d’Abraham, in loco refrigerii, ou sous l’autel de Dieu. Nec posse suis tumulis, et ubi voluerunt, adesse prœsentes. Mais saint Jérôme (t. II, p. 122) réfute sévèrement ce blasphème. Tu Deo leges pones ? Tu apostolis vincula injicies, ut usque ad diem judicii teneantur custodia, nec sint cum Domino suo ; de quibus scriptum est : Sequuntur agnum quocumque vadit. Si agnus ubique, ergo, et hi, qui cum agno sunt, ubique esse credendi suret. Et cum diabolus et demones toto vagentur in orbe, etc.

[3344] Fleury, Discours sur l’Hist. ecclés., III, p. 80.

[3345] A Minorque, les reliques de saint Étienne convertirent en huit jours cinq cent quarante juifs, avec le secours cependant de quelques sévérités salutaires, comme de brûler les synagogues et de chasser les opiniâtres dans les rochers, où ils mouraient de faim, etc. Voyez la lettre de Sévère, évêque de Minorque (ad calcem sancti Augustini, de Civitate Dei), et les Remarques judicieuses de Basnage (t. VIII, p. 245-251).

[3346] M. Hume (Essais, vol. II, p. 434) observe en philosophe le flux et le reflux du théisme et du polythéisme.

[3347] D’Aubigné (voyez ses Mémoires, p. 156-16o) offrit de bonne foi, avec le consentement des ministres protestants, de prendre pour règle de foi celle des quatre premiers siècles du christianisme. Le cardinal Duperron marchanda pour qu’on y ajoutât quarante ans, qui lui furent imprudemment accordés ; cependant aucun des deux partis n’aurait trouvé son compte dans ce marché extravagant.

[3348] Le culte pratiqué et prêché par Tertullien, Lactance, Arnobe, etc., est si exclusivement pur et spirituel, que leurs déclamations contre les païens rejaillissent quelquefois jusque sur les cérémonies judaïques.

[3349] Faustus le manichéen accuse les catholiques d’idolâtrie : Vertitis idola in martyres.... quos votis similibus colitis. M de Beausobre (Hist. crit. du Manich., t. II, p. 629-700), protestant, mais philosophe, a représenté, avec autant de candeur que d’érudition, l’introduction de l’idolâtrie chrétienne dans les quatrième et cinquième siècles.

[3350] On peut trouver dans les diverses superstitions, depuis le Japon jusqu’à Mexico, des ressemblances qui n’ont pu être le fruit de l’imitation. Warburton a saisi cette idée, qu’il a dénaturée en la rendant trop générale et trop absolue. Div. legat., t. IV, p. 126, etc.

[3351] M. Middleton traite de l’imitation du paganisme dans son agréable lettre écrite à Rome. Les objections de Warburton l’obligèrent de lier ensemble (vol. III, p. 120-132) l’histoire des deux religions, et de prouver l’antiquité de la copie chrétienne.

[3352] Alecton, envieuse de la félicité publiques convoque un synode infernal ; Mégère lui, recommande Rufin son pupille, qu’elle excité à exercer toute sa noirceur, etc. ; mais il y a autant de différence entre la verve de Claudien et celle de Virgile, qu’entre les caractères de Turnus et de Rufin.

[3353] Tillemont, Hist. des Emper., t. V, p. 770. Il est évident, quoique de Marca paraisse honteux de son compatriote, que Rufin est né à Éluse, capitale de la Novempopulanie, et à présent petit village de Gascogne. D’Anville, Notice de l’ancienne Gaule, p. 289.

[3354] Philostorgius, l. XI, c. 3 ; et les Dissertations de Godefroy, p 440.

[3355] Un passage de Suidas peint sa profonde dissimulation : βαθυγνωμων αυθρωπος και κρυψινος.

[3356] Zosime, l. IV, p. 272, 273.

[3357] Zosime, qui raconte la chute de Tatien et de son fils (l. IV, p. 273, 274), assure leur innocence, et même son témoignage suffit pour l’emporter sur les accusations de leurs ennemis (Cod. Theodos., t. IV, p. 489), qui prétendent que ces deux préfets avaient opprimé les curies. La liaison de Tatien avec les ariens dans sa préfecture d’Égypte (A. D. 373) dispose Tillemont à le croire coupable de tous les crimes. Hist. des Empereurs, t. V, p. 360 ; Mém. ecclés., t. VI, p. 589.

[3358] . . . . . . . . . . Juvenum rorantia colla

Ante patrum vultus stricta cecidere securi.

Ibat grandævus nato moriente superstes

Post trabeas exsul. In Rufin., I, 248.

Les Faits de Zozime expliquent les allusions de Claudien ; mais ses traducteurs classiques n’avaient aucune connaissance du quatrième siècle. J’ai trouvé le fatal cordon avec le secours de Tillemont, dans un sermon de saint Asterius d’Amasée.

[3359] Cette loi odieuse est rapportée et révoquée par Arcadius (A. D. 396) dans le Code de Théodose (l. IX, tit. 38, leg. 9). Le sens, tel que Claudien l’explique (in Rufin, I, 234) et Godefroy (t. III, p. 279), est parfaitement clair.

. . . . . . . . . . . . . . . Exscindere cives

Funditus, et nomen gentil delere laborat.

Les doutes de Pagi et de Tillemont ne peuvent naître que de leur zèle pour la gloire de Théodose.

[3360] Ammonius... Rufinum propriis manibus suscepit sacro fonte mundatum. Voyez Rosweyde, Vitæ Patrum, p. 947. Sozomène (l. VIII, c. 17) parle de l’église et du monastère ; et Tillemont (Mémoires ecclésiastiques, IX, p. 593) cité ce synode dans lequel saint Grégoire de Nice joue un grand rôle.

[3361] Montesquieu (Esprit des Lois, l. XII, c. 12) fait l’éloge d’une des lois de Théodose adressée au préfet Rufin (l. IX, tit. 4, leg. unic.), dont le but est de ralentir les poursuites intentées pour cause de discours attentatoires à la religion ou à la majesté du prince. Une loi tyrannique prouve toujours l’existence de la tyrannie ; mais, un édit louable peut ne contenir que les protestations spécieuses et les vœux inutiles du prince, ou de ses ministres. Cette triste réflexion pourrait être, je le crains bien, une sûre règle de critique.

[3362] . . . . . . . . . . Fluctibus auri.

Expleri ille calor nequit

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Congestœ cumulantur opes, orbisque rapinas,

Accipit una domus. . . . . . . . . .

Ce caractère (Claudien, in Rufin, 1, 84=220) est confirmé par saint Jérôme, témoin désintéressé (dedecus, insatiabilis avaritiœ, t. I, ad Heliodor., p. 20), par Zozime (l. V, p. 286) et par Suidas, qui a copié l’histoire d’Eunape.

[3363] . . . . . . . . . . . . . . . Cætera segnis ;

Ad facinus velox ; penitus regione remotas

Impiger, ire vias.

L’allusion de Claudien (in Rufin., I, 241) est encore expliquée par le récit circonstancié de Zozime, l. V, p. 288, 289.      

[3364] Zozime (l. IV, p. 243) loue la valeur, la prudence et l’intégrité de Bauto. Voyez Tillemont, Histoire des Empereurs, t. V, p 771.

[3365] Arsène s’échappa du palais de Constantinople, et vécut cinquante-cinq ans, de la maniéré la plus austère, dans les monastères de l’Égypte. (Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. XIV, p. 676-702 ; et Fleury, Hist. ecclés., t. V, p. 1, etc.) Mais le dernier, à défaut de matériaux plus authentiques, accorde trop de confiance à la légende de Métaphraste.

[3366] Cette histoire (Zozime, l. V, p. 390) prouve que les cérémonies nuptiales de l’antiquité se pratiquaient encore sans idolâtrie chez les chrétiens d’Orient. On conduisait de force l’épousée de la maison de ses parents à celle de son mari. Nos usages exigent avec moins de délicatesse le consentement public de la jeune fille.

[3367] Zozime, l. V, p. 290 ; Orose, l. VII, c. 37 ; et la Chronique de Marcellin. Claudien (in Rufin., II, 7-100) peint très énergiquement la détresse et les crimes du préfet.

[3368] Stilichon sert toujours on directement ou indirectement de texte à Claudien. On trouve dans le poème de son premier consulat l’histoire de sa jeunesse et de sa vie privée, assez vaguement racontée, 35-140.

[3369] Vandalorum, imbellis, avaræ, perfidœ et dolosœ gentis, genere editus. Orose, l. VII, c. 38. Saint Jérôme (t. I, ad Gerontiam, p. 93) l’appelle un demi-barbare.

[3370] Claudien a fait, dans un poème incomplet, un portrait brillant, et peut-être flatté, de la princesse Sérène. Cette nièce favorite de Théodose était née, ainsi que sa sœur Thermantia, en Espagne, d’où elles furent conduites honorablement, dès leur tendre jeunesse dans le palais de Constantinople.

[3371] On ne peut pas bien décider si cette adoption fut faite légalement, ou si elle n’est que métaphorique. Voyez Ducange, Fam. byzant., p. 75. Une ancienne inscription donne à Stilichon le titre singulier de progener divi Theodosii.

[3372] Claudien (Laus Serenœ, 190-193) exprime en langage poétique le dilectus equorum et le gemino mox idem culmine duxit agmina. L’inscription ajoute : Comte des domestiques, poste important, qu’au faîte de la grandeur la prudence aurait dû peut-être engager Stilichon à conserver.

[3373] Les beaux vers de Claudien (in. I cons. Stilich., II, 113) sont une preuve du génie de l’auteur ; mais l’intégrité invariable de Stilichon dans l’administration militaire, est bien mieux constatée parle témoignage que Zozime semble donner malgré lui. Voyez l. V, p. 345.

[3374] . . . . . . . . . . . . . . . Si bellica moles

Ingrueret, quamvis annis et jure minori,

Cedere grandœvos equitum peditumque magistros

Adspiceres . . . . . . . . .

CLAUDIEN, Laus Seren., p. 196, etc.

Un général moderne regarderait leur soumission, ou comme un héroïsme patriotique, ou, comme une bassesse méprisable.

[3375] Comparez le poème sur le premier consulat (I, 95-115) avec la Laus Serenœ (227-237), où ce morceau est malheureusement interrompu : on y aperçoit aisément la haine invétérée de Rufin.